Ocytocine et confiance vs burnout

Découvrez pourquoi le manque d’ocytocine, l’hormone clé de la confiance et du lien social, pourrait être un facteur sous-estimé du burnout dans nos environnements de travail hyperconnectés.

L Brac de la Perriere

9/27/20243 min read

Pourquoi le manque d’ocytocine augmente les risques de burnout

L’ocytocine, surnommée l’hormone du lien social, est un puissant neurotransmetteur qui génère des sentiments d’amitié, de confiance et d’amour. Dans le cadre professionnel, elle se libère quand nous nous sentons en sécurité auprès de nos collègues, lorsque nous partageons et reconnaissons les efforts mutuels. Sans ocytocine, il n’y aurait ni empathie, ni esprit d’équipe, ni véritable collectif.

Lorsque l'ocytocine est présente, elle signe un environnement de confiance, un sentiment d’appartenance à une équipe qui protège et soutient. Simon Sinek parle d’un « cercle de sécurité » : un espace où chacun peut baisser sa garde, où l’on sait que les autres veillent sur nous, créant ainsi un climat propice à la collaboration et à la performance collective.

Mais aujourd'hui, ce cadre de sécurité est de plus en plus fragile dans le monde du travail.

La transformation des organisations : une menace pour la sécurité psychologique

Les modèles d’organisation pyramidale, autrefois très rigides, sont peu à peu remplacés par des structures en mode projet ou réseau. Si ces nouveaux modes de travail augmentent les interactions et la performance, ils fragilisent en contrepartie le sentiment de sécurité et d'appartenance. François Dupuy l'explique très bien : les anciens canaux de communication, bien que rigides, protégeaient les individus grâce à la stabilité des relations hiérarchiques.

Aujourd'hui, avec les emails, les messageries instantanées et les innombrables réunions virtuelles, nous interagissons avec un grand nombre de personnes, souvent en dehors de notre cercle immédiat. Chaque nouvelle interaction peut devenir une source de tension ou de jugement. Ce flux d'échanges déstabilise les « cercles de sécurité » traditionnels et nous expose à des risques accrus de stress.

Hyperconnexion et stress : l’effet destructeur du cortisol

En l’absence d’un cadre de sécurité solide, le stress monte en flèche, entraînant une libération de cortisol, l’hormone du stress, qui inhibe la production d’ocytocine. Le cortisol pousse à l'individualisme, nous isolant dans des moments où, paradoxalement, nous aurions besoin de nous rassembler pour affronter les difficultés ensemble. Ce cercle vicieux de stress non géré use les équipes et mine la cohésion.

Dans des environnements hyperconnectés, la pression est omniprésente, laissant peu de place à la confiance, à l'amitié ou au sentiment d'appartenance. L'individu est soumis à un déluge d’informations et de sollicitations, souvent contradictoires, qui fatiguent le cerveau, érodent les capacités intellectuelles et mènent inévitablement à l'épuisement. Le stress, utile pour fuir un tigre à dents de sabre, devient ici un ennemi qui épuise l’énergie et la motivation.

Le rôle essentiel du manager dans la création du cercle de sécurité

Un manager moderne, s’il est soucieux de la performance de son équipe, doit comprendre que l’augmentation des interactions ne suffit pas. Il doit également recréer un cercle de sécurité autour de ses équipes. Sans cela, il expose ses collaborateurs à un environnement où chaque nouvelle interface est perçue comme une menace potentielle, augmentant les risques de conflit, de jugement, et finalement augmentant les risques de burnout.

Sans un cadre de sécurité solide, les équipes s’épuisent. La confiance devient superficielle, et l’organisation, complexe et hyperconnectée, devient un véritable terrain d’usure.

Repenser l’organisation pour favoriser l'ocytocine et prévenir le burnout

Pour éviter cette spirale, l’organisation du travail doit être maîtrisée. Il s'agit de ne pas surcharger les individus en sollicitations et de reconstruire la confiance jour après jour, afin de libérer de l'ocytocine et ainsi recharger les batteries des équipes. Cela ne se limite pas à des flux d’informations plus efficaces, mais implique aussi une question fondamentale pour chaque manager : suis-je moi-même dans un cercle de sécurité au travail ? Si je suis sous pression ou contraint, il sera difficile de créer un environnement sécurisé pour les autres.

Conclusion : L’ocytocine, clé de la performance durable

En conclusion, le manque d’ocytocine dans nos environnements de travail, lié à l’hyperconnexion et au stress, favorise l'épuisement. Deux facteurs essentiels pour éviter le burnout sont une organisation maîtrisée et un cadre de confiance. Managers et organisations doivent construire des espaces où la sécurité psychologique est priorisée, permettant ainsi à l’ocytocine de circuler librement, au bénéfice de la performance collective et du bien-être individuel.

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